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 Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille

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Brittany L. Byrons

Brittany L. Byrons


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MessageSujet: Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille   Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille Empty07.12.13 0:35

Depuis que je vis à Camden Town, je vis ma vie à fond même si je sais que l'idée que la mort n'est pas loin trône souvent dans un coin de ma tête. Bon OK, je vais mourir mais on meurt tous un jour non ? D'accord, pour ma part, ça sera bien trop tôt, je ne saurais surement jamais ce qu'est le grand amour ou même vivre une histoire d'amour, je n'aurais jamais d'enfants et tout un tas d'autres trucs mais c'est comme ça.

Comme je le fais si souvent, je profite d'être seule dans l'appartement afin d'appeler mes grands-parents français et ainsi leur donner des nouvelles de ma santé. En même temps, si je le ne fais pas, ils risqueraient d'appeler mes parents qui finiraient par débarquer ici et apprendre à tout le monde que je suis malade, ce dont je n'ai pas envie. Je ne veux pas qu'on me prenne en pitié parce que mon espérance de vie est bien trop courte, je veux juste pouvoir vivre normalement le peu de temps qu'il me reste.
Après avoir passé les banalités d'usages vient le temps des questions sur ma santé. Je lève les yeux au ciel pendant que mes grands-parents énumèrent tous les symptômes dont je souffrais avant de découvrir la cause, pour savoir si j'en suis encore affectée.  « Je vais bien et la chimio ne me rends pas plus malade que ça. » Pur mensonge, à chaque séance, je suis malade comme une chienne, à tel point que j'ai souvent du mal à le cacher à mes colocs mais je trouve toujours un truc pour expliquer pourquoi je vomis mes trippes.

Je suis en train de sortir ma perruque de mon placard tout en me demandant quand est-ce que je devrais me résoudre à la remettre quand ma grand-mère me demande si mes colocataires sont au courant et me soutiennent dans mon combat. Cette fois, au lieu de lever les yeux au ciel, je m'étrangle avec ma salive tout en écarquillant les yeux.  « Mamie, je ne les connais que depuis quelques semaines alors non, ils ne savent pas pour ma tumeur au cerveau et ils ne le sauront jamais. » Je vais pour continuer a expliquer à mes grands-parents pourquoi je ne souhaite pas que mes colocataires sachent pour ma maladie quand j'aperçois Camille dans mon miroir. J'aurais très bien pus continuer ma conversation téléphonique comme si de rien n'était mais Camille est française et donc elle a non seulement entendu ma conversation mais aussi compris ce que je disais.  « Écoutez, je vous rappelle plus tard, j'ai une urgence. Je vous embrasse. » Je raccroche avant de ranger mon téléphone dans ma poche et de me tourner vers la jolie blondinette qui n'a pas bouger du couloir dans lequel elle se trouve.

Je pousse un profond soupir avant de me diriger vers la porte, initialement pour la claquer au nez de Camille mais je me ravise et décide d'ouvrir entièrement la porte de ma chambre.  « Tu es là depuis longtemps ? » Je sais qu'elle m'a entendu parler de ma tumeur mais j'aimerais avoir confirmation de sa part. Après tout, elle n'a peut-être rien entendu et je n'aurais pas à m'expliquer. L'espoir fait vivre il paraît et depuis 16 mois, je ne vis qu'à l'espoir.
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Camille S. Dumoulin

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MessageSujet: Re: Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille   Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille Empty12.12.13 13:18

Camden Town, c’était mon nouveau QG, ma nouvelle ville et surtout ma nouvelle vie. Ca ne faisait pas très longtemps que j’étais arrivée à Camden Town et que j’étais en colocation. Pour le moment nous étions que deux, et ça se passait plutôt bien avec Brittany. Bon on recherchait bien évidemment d’autre colocataire, ça serait plus sympa à plusieurs. C’était ma première fois en colocation, et j’adorais. A vrai dire, on n’était pas vraiment deux, Brittany et moi on pourrait nous qualifier de colocataire fixe voyez-vous. Mais en attendant de trouver vraiment d’autres « colocataires fixes », on acceptait des gens qui avaient besoin d’aide en gros, bref on était plusieurs dans cet appartement.
Aujourd’hui j’avais eu besoin de prendre l’air, je m’étais donc évadée de mon appartement pour me promener au port du Regent’s Canal. Quand je n’étais pas au top de la forme j’aimais bien me balader sur les quais, ça me rappelait mes balades matinales en bord de Seine. Il est clair que parfois, j’ai la fatigue du pays, je n’étais pas vraiment à l’aise pour le moment avec l’anglais, et puis avec ce mode de vie qui change. Entre Paris et Camden Town, il y a quand même un gros gros gros changement. Mais j’aime le changement, j’aime la nouveauté, et j’avais vraiment eu besoin de partir de ma ville natale, alors c’est sûr que je n’allais pas me plaindre, loin de là.
Brittany était restée à l’appartement, du coup je savais que je n’allais pas me retrouver celle dans notre chez nous. Ce qui était bien avec Brittany, c’est qu’on n’avait pas la barrière de la langue, elle était français comme moi, et ça me rassurait. C’était plutôt pratique, au moins on pouvait parler normalement sans soucis.
Je rentrai à l’appartement sur Chalk Farm Road, quand je ne vis personne dans le salon. Bon elle était probablement occupée, c’est normal. Je commençai à m’avancer vers ma chambre qui est à côté de la sienne quand j’entendis sa conversation téléphonique. Je détestais faire ça c’était quelque chose de personnel. Je n’aimais pas qu’on écoute mes conversations, alors je ne le faisais pas aux autres. Mais ce coup-ci, je n’avais pas le choix, un mot m’avait interpellé, et je ne pouvais pas faire comme si de rien était. Brittany parlait de tumeur au cerveau, elle parlait de nous, ses colocataires. Discrète comme pas deux, je me rendis compte qu’elle m’avait vu dans son miroir. Je n’avais plus le choix de lui faire face. Elle raccrocha puis se retourna vers moi, elle devait être vraiment énervée probablement. Ainsi elle me demanda si j’étais là depuis longtemps. J’avais envie de lui dire « suffisamment pour connaitre ton petit secret » comme dans les films, mais ce n’était pas trop le moment de blaguer. Je baissai la tête, à vrai dire je ne savais pas trop quoi dire, c’était un peu délicat. « Hum … J’ai … Comment te dire … C’est vrai ce que tu disais au téléphone ? » Bon ok l’approche était vraiment naze, mais elle n’avait pas le choix. Elle devait lui dire ce qu’elle avait entendu.
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Brittany L. Byrons

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MessageSujet: Re: Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille   Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille Empty15.12.13 19:39

Rester seule à l'appartement ne m'a jamais dérangé. Au contraire, depuis que j'ai fait le choix de vivre en colocation et non plus seule, j'attends ses moments avec impatience afin de pouvoir appeler ma famille en France et ainsi leur donner des nouvelles de ma santé. Certes, je pourrais le faire en leur présence mais je ne veux pas qu'ils apprennent et ils sont assez intelligent pour aller sur le net pour traduire ce que je dis ou pourquoi pas, demander à Camille, la petite française de la coloc de leur traduire mes paroles.

D'ailleurs, en parlant d'elle, je ne l'ai pas entendu arrivée et en l'apercevant dans le miroir de mon armoire, je me fige avant de couper la communication avec mes grands-parents puis je me résous à lui demander depuis combien de temps elle est là. J'ose encore espérer qu'elle me dise qu'elle n'a rien entendu mais son regard me cri que je me trompe peu avant que ses mots confirment ce que je sais déjà. Au moins, elle a la délicatesse de ne pas me demander directement des explications, ce qui a pour effet de me radoucir. Ce n'est qu'après avoir pris une longue expiration que je relâche doucement que je lui réponds en toute honnêteté. « Oui, c'est vrai. J'ai une putain de tumeur au cerveau mais ça va alors inutile d'en faire un drame. » J'aurais pus lui demander ce qui était vrai mais l'humour ou le changement de sujet ne fait pas oublier ce qu'on a entendu et puis bon, ne pas crier sur tous les toits que j'ai une tumeur ne veut pas dire que je le nie.

Je fini par inviter Camille a entrer dans ma chambre pour continuer la conversation. Aller dans le salon serait pour moi comme le révélé à tout le monde et ça je m'y refuse alors que dans l'intimité de ma chambre, dans mon sanctuaire, je sais que je m'y sentirais plus à l'aise pour en parler en toute tranquillité. « Du coup, je pense que tu auras compris que mes intoxications alimentaires ou mes gastros n'en sont pas vraiment. C'est juste un effet secondaire de la chimio, ce qui est pas mal pour garder la ligne finalement. » Je souris à Camille légèrement avant de sentir le besoin de préciser que je plaisante. « Ceci dit, ce n'est pas vraiment le genre de régime que je recommanderais mais j'ai pris le parti de rire de ma maladie plutôt que d'en pleurer. Je vais mourir mais comme tout le monde meurt un jour, pas de soucis, mon heure viendra juste plus tôt que prévu, c'est tout. »
Je sais que peu de monde voit les choses comme moi. La mort n'est jamais un sujet facile à aborder et la plupart des gens n'acceptent pas ce passage de la vie. J'en ai eu la preuve avec ma famille qui n'accepte pas que je prenne les choses d'une façon aussi légère mais c'est ainsi et je fais avec.
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Camille S. Dumoulin

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MessageSujet: Re: Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille   Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille Empty26.12.13 13:09

Il est clair que je détestais écouter aux portes, où ailleurs. Ecouter les conversations des autres était mal poli et je détestais qu’on me le fasse donc par conséquent je ne devais en aucun cas le faire. Evidemment quand Brittany me remarqua je ne savais plus trop où me mettre. Je n’avais pas le choix de lui faire face désormais. Nous étions françaises toutes les deux et elle savait très bien que j’avais entendu une très grande partie de la conversation, ou du moins la partie la plus importante.
Brittany semblait vraiment tendue ce qui était normal vu ce que je venais d’entendre. Après je ne la forçais pas à me dire la vérité bien sûr, ça ne devait pas être évident à balancer à quelqu’un qu’elle ne connaissait que depuis quelques semaines. Je voulais juste la laisser tranquille, prendre la fuite, et m’enfermer dans ma chambre, j’avais vraiment trop honte de moi. « Oui, c'est vrai. J'ai une putain de tumeur au cerveau mais ça va alors inutile d'en faire un drame. » Ok, là il était clair que j’avais besoin de m’asseoir quelque part. Je venais de l’entendre certes mais, l’entendre dire, à moi-même, je n’étais vraiment pas bien. Brittany me laissa entre dans sa chambre afin qu’on puisse continuer notre nouvelle conversation au calme. « Ouah … Jusqu’à aujourd’hui je ne l’aurais jamais imaginé …. » Je ne savais pas trop quoi dire, c’était quand même une situation un peu délicate. Brittany n’avait pas trop eu le choix de lui avouer sa maladie, donc forcément, c’était vraiment délicat. Ma colocataire continua en m’expliquant donc que tous les problèmes d’intoxications ou autres, n’étaient en fait du qu’à la chimio qu’elle subissait. Elle n’avait pas la vie simple et pourtant elle avait toujours le sourire. Elle trouvait même le moyen de plaisanter sur sa chimio. Ce qui me fit sourire. Il était clair qu’elle avait une vision un peu étrange. Enfin elle prenait sa maladie avec le sourire, même si ça ne devait pas être vraiment facile. Il était clair que c’était rare des jeunes femmes aussi fortes qu’elle. « Je ne sais tellement pas qu’on dire… Mais tu es tellement forte, c’est impressionnant, enfin, faire des blague et tout le reste alors que tu sais que tu vas mourir enfin tu vois ce que je veux dire non ? » Je ne savais plus du tout où je devais me mettre. J’avais vraiment envie de me cacher et de ne plus en sortir, il est clair que je ne savais plus du tout quoi dire en fait. «Je sais pas si tu veux en parler mais tu le sais depuis quand ? Brittany n’était peut-être pas prête à en parler autant avec moi …
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Brittany L. Byrons

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MessageSujet: Re: Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille   Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille Empty30.12.13 2:24

Cela me fait bizarre de révéler à une de mes colocataires que j'ai une tumeur mais en même temps, ça me fait du bien. Le fait que Camille ne soit pas de ma famille doit sûrement beaucoup m'aider, après tout, elle sera moins sur mon dos et comprendra plus facilement mes envies. Enfin, j'espère. En tout cas, quand elle dit qu'elle ne s'était jamais doutée que j'ai ce petit soucis, je me mets à rire. « En même temps, je fais tout pour qu'on ne s'en doute pas. Je range mes résultats d'analyse, je ne laisse jamais trainer de papier concernant mes rendez-vous avec l'oncologue ou pour mes chimios et je trouve toujours des excuses pour expliquer mes nausées. Puis concernant mes absences, étant donné qu'à part toi et moi, les autres colocs vont et viennent sans s'installer, je n'ai pas à expliquer pourquoi je ne suis pas joignable par moment. »Je m'attends à une pluie de questions de la part de la jolie blonde mais ce n'est pas ce qui arrivait. J'apprécie qu'elle ne m'inonde pas de piaillement même si je comprends aisément que parfois, les gens veulent juste s'informer sans entrer dans le domaine de l'intime.

Pendant qu'elle prétend que je suis forte, je m'allonge sur mon lit, le bras sur mon front. Non que j'ai une migraine qui se pointe mais de cette manière, je protège mes yeux de la lumière, évitant ainsi qu'un mal de tête se pointe et vire à la migraine. « Je ne suis pas aussi forte que tu le dis mais il paraît que le mental équivaut à 50% de la guérison. Bon, dans mon cas, la guérison est fortement compromise mais si ça peut m'aider à allonger ma courte durée de vie alors je continuerais à le prendre à la rigolade. » Je soupire rapidement avant de me redresser et de regarder à nouveau Camille. « Je ne dis pas que je prends ma maladie à la légère mais je préfère faire comme si j'étais normale. » Je lui souris timidement pendant qu'elle s'interroge sur le fait que j'accepte de lui dire depuis quand je sais pour l'existence de ma tumeur. Je me mets de nouveau à rire légèrement avant de lui répondre. « Si je ne voulais pas en parler, je t'aurais jeter hors de ma chambre depuis un moment et surtout, j'aurais claquée la porte de ma chambre au lieu de l'ouvrir. Sinon, je le sais depuis seize mois et avant que tu ne me poses la question, non je ne peux pas me faire opérée. Par contre, n'en parle à personne. Je n'ai pas envie que tout le monde sache que je suis mourante enfin que je n'atteindrais sûrement jamais mes 30 ans. »
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Camille S. Dumoulin

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MessageSujet: Re: Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille   Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille Empty12.01.14 13:08


Je n’avais jamais été aussi mal à l’aise que maintenant. J’étais figée, j’avais l’esprit embrouillé. Je n’osais même pas regarder ma colocataire dans les yeux, j’avais un peu honte d’avoir écouté à la porte, c’était impoli à souhait. Je ne savais même plus si je devais fuir ou si je devais rester dans la chambre de Brittany, mais ma colocataire semblait ne pas être dérangée, juste peut être un peu bouleversée, car elle n’avait probablement pas envie que toute la maison le sache. Brittany me dit alors qu’elle faisait tout pour qu’on ne s’en doute pas, ce qui était compréhensible, elle n’avait sûrement pas envie que tout le monde la regarde avec des yeux de merlan fris et avec toute la pitié du monde. Elle enchaîna en expliquant qu’elle rangeait ses résultats et qu’elle ne laissait jamais trainer de preuve sur les rendez-vous ou sur les chimio. Et elle avait réussi la preuve, si je n’étais jamais passée à ce moment-là, je n’aurais jamais su ce qu’elle vivait. Je n’aurais jamais su qu’elle était attente de sa maladie. Elle rajouta un commentaire sur ses absences, il était clair que mise à part moi, pour le moment on n’avait pas d’autre véritable colocataire, juste des gens de passage afin soit de pouvoir arrondir les fins de moi, soit de venir découvrir Camden Town pour quelques jours, ou quelques semaines. Du coup, on voyait les gens défiler dans notre maison. J’étais sans voix et puis je n’avais pas forcément envie de l’envahir de question, j’étais en tort car j’avais écouté à la porte, alors déjà que j’avais honte, si en plus je me permettais de poser des questions, ça serait totalement déplacée. Je n’hésitais donc pas de lui dire qu’elle devait être forte, ça ne devait pas être vraiment évidemment de vivre avec ce poids sur les épaules. Mais Brittany me contredit, apparemment, elle avait juste un bon mental, alors elle n’hésitait pas à garder ce mental afin peut être de pouvoir avoir une plus longue durée de vie, vous voyez. « Tu fais bien de ne pas en parler à la colocation, ça te permet de garder cette vision, d’avoir un bon mental. J’espère que tu ne m’en veux pas ! » Je n’avais presque pas dit un mot depuis tout à l’heure mais il fallait bien que je prenne mon courage à deux mains afin de pouvoir lui parler. Elle rajouta qu’elle ne pouvait pas prendre sa maladie à la légère bien évidemment, mais elle voulait prétendre à une vie normale. « Tu dois avoir raison d’agir ainsi, ça te permet de pouvoir profiter et croquer la vie à pleine dent non ? Je serais perdue à ta place …» Mais bien évidemment, je ne pouvais pas savoir puisque je n’étais pas à sa place. Brittany ne cessait de ricaner avant de parler, peut être que c’était nerveux, ou qu’elle trouvait que j’étais « mignonne » avec mes réflexions, j’étais tellement mal à l’aise en même temps. Je lui demandais alors depuis combien temps elle était au courant. De nouveau elle eut son petit rire, je me sentais une nouvelle fois toute gênée. Elle était au courant de sa maladie depuis seize mois maintenant. Je commençais à ouvrir la bouche, mais elle enchaîna sur le fait que c’était inopérable. Elle devait avoir l’habitude de cet enchaînement. Elle surenchérit en me demandant de ne le répéter à personne. « Bien évidemment que je ne le dirais à personne. » Je me levais tout en faisant les cents pas. J’étais tout de même un minimum perturbée. « Tu dis jusqu’à trente ans ? C’est affreux, comme tu fais pour vivre avec cette idée-là dans la tête, je ne pourrais pas vivre ainsi. » Je ne savais vraiment pas ce que je pouvais dire, j’étais totalement perdue. Je retournai m’asseoir à ses côtés et prit ma tête entre mes deux mains. « Je suis vraiment désolée. Pour ce qui t’arrive et pour le fait que j’ai écouté à la porte, ce n’est pas mon genre d’habitude. Tu dois en avoir entendu des désolés, mais je le suis, vraiment.» J’étais vraiment perdue. Mais elle avait un courage qui m’épatait, je ne savais pas du tout comment elle faisait pour survivre à tout cela.


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Brittany L. Byrons

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MessageSujet: Re: Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille   Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille Empty18.01.14 21:39

Avant de laisser Camille entrer dans ma chambre, je ne me rendais pas compte à quel point j'avais besoin de parler de la maladie qui me touche. Enfin, je veux dire en parler à quelqu'un qui ne jugera pas mon comportement présent en sachant qui j'étais avant. Après tout, j'en parlais avec une partie de ma famille mais en parler avec ma colocataire, c'est différent. Je ne saurais l'expliquer mais je sens au fond de moi que ce n'est pas la même chose alors même si j'étais contrariée, voire même en colère qu'elle ait entendu une conversation qui était privée, à présent, je relativise.
Je relativise si bien que lorsqu'elle me dit que j'ai raison de ne pas en parler à la coloc et qu'elle espère que je ne lui en veut pas, j'éclate de rire. « Pour être honnête, au début, j'étais limite furieuse mais ce n'est peut-être pas plus mal que tu sois au courant. Je veux dire par là qu'en cas de problème, je sais que quelqu'un pourrait éventuellement m'aider. Enfin, si tu veux bien, je ne te force pas. » Ces mots à peine sortis de ma bouche, je sais à quoi me fait penser cette sensation que je ressens sur le fait qu'elle sache enfin la vérité sur moi. C'est comme dans les films quand le héros ou l’héroïne se confie à sa ou son meilleur ami et qu'ils échafaudent des plans, se confient leurs secrets. Vous voyez sûrement de quoi je parle.

En tout cas, je suis quand même assez étonnée de l'entendre me dire que je dois avoir raison d'agir comme je le fais, de vivre ma vie à fond. Cela me surprend tellement que je ressens presque la brûlure du sel des larmes se frayant un chemin vers mes yeux. Camille est une étrangère pour moi et pourtant, elle me soutient alors que ma propre famille tente de m'enfermer dans une vie qui ne me convient plus. « Cela va peut-être t'étonner, mais tu es la première personne à me dire que j'ai raison de profiter de la vie. Il faut dire que je n'ai pas toujours été comme ça mais ma tumeur m'a ouvert les yeux. Si je ne profite pas de la vie maintenant, quand est-ce que je vais en profiter ? Sûrement pas quand je serais morte. Et en ce qui concerne le fait que tu serais perdue à ma place, j'ai envie de dire que tu ne sais pas. Tu dis ça maintenant mais si les rôles étaient inversé, peut-être que tu réagirais comme moi ou peut-être que tu serais effectivement perdue ou encore, peut-être que tu continuerais à vivre la même vie que maintenant. »

Même si le sujet de discussion était grave, j'en parle comme d'une banalité. Peut-être que cela choque Camille que je parle de ça avant autant de légèreté seulement, pendant 23 ans, j'ai été plus que sérieuse, désapprouvant le comportement de Yann et Alexis publiquement et l'enviant en privé, maintenant, je me fiche bien de ce qu'on peut penser de moi. Mon comportement choque, tant pis, ce n'est pas la fin du monde. Je veux juste vivre la vie que j'ai choisi et quand Camille confirme qu'elle ne répétera mon secret à personne, je hoche la tête en souriant sans rien ajouter. Je me contente de la regarder faire les cent pas dans ma chambre et l'écoute s'apitoyer sur mon sort ainsi que s'excuser sur le fait d'avoir écouter à la porte. Je secoue la tête en souriant avant de prendre la main de Camille et de la serrer légèrement. « Tu n'as pas à t'excuser. Tu n'es pas responsable de ce qu'il m'arrive et puis comme je te l'ai dit, je suis contente que quelqu'un le sache. Et pour être totalement franche, à part les oncologues qui s'excusent de ne pas pouvoir m'enlever cette masse de tissu de mon cerveau, peu de monde s'excuse. Ils ont plutôt tendance à s'apitoyer sur mon sort au lieu de tenter de comprendre ce qu'il m'arrive. » J'omets volontairement de lui dire que j'ai dis que je n'atteindrais jamais mes 30 ans mais que la Faucheuse peut venir bien plus tôt. Après tout, inutile de l'inquiéter d'avantage.
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Camille S. Dumoulin

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MessageSujet: Re: Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille   Parfois un secret est moins lourd à porté quand on est 2 {Camille Empty08.02.14 14:40


J’avais vraiment honte, maintenant on était face à une situation vraiment délicate. Brittany n’avait pas vraiment envie de parler de ce qu’elle subissait probablement, mais à cause de mes bêtises, elle devait y faire face et j’étais maintenant là, à connaître son secret, voulant en savoir plus sur comment elle le vivait, mais il était hors de question que je m’impose encore plus. D’un côté elle avait raison de pas en parler à la colocation, pour le moment on avait eu que des colocataires de passage, donc des personnes avec qui nous n’avions pas forcément envie d’établir des liens forts, ou tout simplement de discuter avec. Enfin ce qui est normal. Mais d’un autre côté, peut être que dans parler pouvait la soulager d’un poids. Après c’était à elle de juger, pas à moi, déjà que je venais clairement de m’imposer dans une conversation privée, c’était vraiment délicat, mais ma colocataire devait être certaine que je ne dévoilerais rien à la colocation au sujet de sa maladie, ça serait mal honnête et vraiment, mais vraiment, déplacé de ma part. Et surtout, ça ne se faisait pas, si quelqu’un devait parler, c’était elle, pas moi.
Elle devait sentir que j’étais vraiment mal à l’aise puisque je lui demandais si elle ne m’en voulait pas. Elle me répondit qu’elle était furieuse au départ, ce qui s’annonçait être normal bien évidemment et ce qui ne me choqua en rien. Mais Brittany rajouta que ce n’était peut-être pas plus mal que je sois au courant. Mon visage changea, j’étais ainsi un peu plus à l’aise, elle n’avait plus l’air si furieuse, ça me rassurait c’est sûr. Elle continua en disant que du coup en cas de problème, je pourrais l’aider. Il était clair que je n’allais pas la repousser, loin de là. « Bien évidemment que je serais là, on est parti pour vivre une longue colocation ensemble, je te soutiendrais dans les moments les plus durs. » Je ne savais pas vraiment quoi dire, c’était la première fois que je vivais ce genre de situation, c’était tellement délicat que j’avais peur de parler, enfin vous comprenez, peur de dire quelque chose de travers. Mais j’avais observé Brittany pendant nos premières semaines de colocation, elle avait l’air de vouloir profiter de la colocation à Camden, et profiter de sa vie, et j’allais l’aider pour ça aussi. C’est pour cela que je lui fis part du fait que je comprenais pourquoi elle vivait ainsi, sans se soucier du lendemain en quelque sorte. Désormais, elle m’impressionnait ma colocataire. Et c’est ainsi qu’elle continua à se confier, m’avouant que j’étais une des premières personnes à lui dire qu’elle avait raison, en rajouta que sa tumeur lui avait en quelque sorte ouvert les yeux. J’étais on ne peut plus choquée du fait que j’étais la première personne à lui dire ça. Elle était jeune, cette maladie lui était tombée dessus, et les gens ne comprenaient pas qu’elle veuille s’amuser ? Ce n’était pas normal, mais bon, que voulez-vous, les gens peuvent être étrange parfois. Brittany me dit que je ne pouvais pas savoir quand je lui dis que j’aurais été perdu à sa place. Et elle avait probablement raison, quand on ne le vit pas on ne peut pas savoir. Elle me dit ainsi que peut être j’aurais réagi comme elle, ou que en effet j’aurais été perdue ou que j’aurais continué à vivre ma vie actuelle. Et bien sûr elle avait raison, je ne pouvais vraiment pas savoir. « C’est sûr que quand on ne l’a pas vécu on ne peut pas savoir notre réaction, mais toi en tout cas, tu sembles tellement forte, tu m’impressionnes vraiment ! »
Je venais à peine d’apprendre la nouvelle, et on en parlait comme si je n’avais pas découvert tout ce secret à cause d’une indiscrétion. J’étais touchée par la réaction de Brittany, bien qu’au fond elle devait probablement ressentir un peu de fureur. Ne serait-ce que pour avoir écouté une conversation au téléphone, car il faut dire que dans la colocation, on souhaite chacun avoir notre intimité à partir du moment où nous sommes dans notre chambre. Ce qui était totalement normal bien sûr. Ce qui m’étonnait quand même, c’était la manière dont Brittany parlait de sa maladie, comme si c’était une banalité, comme si c’était normal. Au moins, ça pouvait montrer qu’elle vivait, en quelque sorte, bien avec cette tumeur. Même si le terme « bien » n’était pas vraiment approprié probablement. J’étais toujours mal à l’aise par rapport à ce que je venais d’apprendre. Je faisais les cent pas quand Brittany prit ma main, en quelque sorte pour me calmer peut être. Ou pour me stopper, je devais être stressante à force de tourner en rond comme un hamster en cage. Ma colocataire me rassura en me disant que je n’avais pas à m’excuser, et que je n’étais pas responsable. Et elle rajouta qu’elle était plutôt contente que quelqu’un dans la colocation le sache. J’avais donc ce rôle, être la seule au courant. Mais ce n’est pas pour autant que j’allais changer de comportement avec elle, je pense qu’elle le prendrait mal puisqu’elle me dit que beaucoup de personne s’apitoyer sur son sort au lieu de comprendre ce qu’elle vivait. « Ca me touche que tu sois contente de m’en parler, car certes je n’avais pas à écouter à ta porte, mais peut être que ça t’enlève un poids non ? » Je m’étais un peu apaisée, ce n’était pas le genre de situation idéale à vivre, mais bon, ça allait probablement renforcer les liens entre elles. « Sache que je serais là pour toi, dans les pires moments à cause de ta foutue tumeur, mais que je serais là aussi pour te faire profiter à fond de cette colocation à Camden. » Il était clair que je n’allais pas la laisser tomber. En aucun cas. « Il y a beaucoup de personne à qui tu en as parlé en dehors de ta famille ? Ca ne doit tellement pas être évident, les gens après doivent te regarder avec un regard de chien battu, ça doit être insupportable à vivre non. » J’avais bien repris l’usage de la parole désormais, oui car j’étais quand même restée un long moment silencieuse. Ce n’était pas vraiment évident de parler dans ce genre de situation. « En tout cas, je suis quand même contente que tu te sois confiée à moi, même si c’était du coup pas trop volontaire de ta part, mais maintenant je comprends mieux ta façon de vivre, et pourquoi tu pouvais être vraiment malade à certains moments, je me demandais comment ça se faisait que tu tombes tout le temps malade. » J’étais touchée, bouche bée, impressionnée. Brittany avait une force incroyable pour supporter tout ça.


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